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Stages et missions humanitaires en santé et médecine à l’étranger (Afrique, Asie, Amérique latine…)

mission humanitaire en médecineLes projets humanitaires dans le domaine de la santé s’adressent notamment aux professionnels médicaux en activité ou retraités (médecins, kinés, infirmières / infirmiers, sages-femmes / maïeuticiens, etc.), aux jeunes diplômés et aux étudiants dans le domaine médical ou paramédical. Le rôle et les tâches qui leur sont attribués dépendent très fortement de leurs qualifications et le projet peut aller d’un simple stage d’observation à une mission de volontariat en santé qualifiée. Les participants sont généralement placés dans des établissements de santé (hôpitaux, cliniques, etc.) et soutiennent le personnel médical local dans son travail quotidien. Il existe des programmes de ce type en Afrique, Asie, Amérique du Sud, Europe et Océanie, pour 2024, 2025 ou plus tard.

Table des matières

En bref

  • Au cours d’un projet médical ou paramédical à l’étranger, les tâches et même le rôle des participants varient fortement en fonction de leurs qualifications.
  • Les projets vont de l’apprentissage auprès d’un professionnel local lors d’un stage d’observation à la participation active aux soins lors d’une mission de volontariat qualifiée.
  • Des programmes utiles existent dans tous les domaines de la santé : médecine, soins infirmiers, kinésithérapie, sage-femme, dentiste, nutrition, ergothérapie, etc.
  • Stagiaires et volontaires : adoptez une attitude responsable dans vos interactions avec les patients et les professionnels de santé en Afrique, Asie, Amérique Latine, Océanie, Europe.

Stage ou bénévolat / volontariat ? Mise au point sur le vocabulaire

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de donner quelques précisions sur le vocabulaire que nous utilisons.

  • Stage : désigne les projets ayant une logique d’apprentissage, où le stagiaire est là pour observer ou appliquer des gestes simples qu’il connaît déjà.
  • Volontariat / bénévolat (deux termes que nous considérons comme interchangeables) : désigne les projets où les volontaires / bénévoles soutiennent de manière plus active le personnel local.
  • Programme / projet : terme générique pour désigner tous les projets dans le domaine de la santé.

Stage humanitaire conventionné pour un métier médical ou paramédical

Attention à la confusion : stage ne signifie ici pas forcément stage conventionné, qui vous rapporte des crédits pour votre formation.

mission humanitaire en santéPour savoir si un stage humanitaire médical peut être conventionné, commencez par contacter l’organisme de volontariat pour obtenir plus de détails sur le projet. Une fois que vous en savez plus, exposez la situation au responsable de stage de votre université, IFSI (Institut de Formation de Soins Infirmiers), école ou autre, qui vous dira si le programme qui vous intéresse peut être validé comme stage conventionné ou non.

Généralement, cela est surtout possible pour les infirmiers et infirmières en formation, qui peuvent parfois faire valider cette expérience comme stage pré-professionnel par exemple.

Toutefois, même dans les cas où cela ne peut pas rentrer dans le cadre strict de votre formation, faire un stage humanitaire médical à l’étranger reste une expérience de terrain très enrichissante pour les étudiants. En effet, en plus de vous permettre d’approfondir vos connaissances sur votre futur métier, c’est également l’occasion de découvrir une autre culture de soins et une autre relation entre le personnel médical et les patients.

Stage infirmier à l’étranger

Si vous êtes infirmier ou infirmière en formation ou déjà en activité, sachez qu’il existe des projets spécifiquement faits pour vous. Pour plus de détails, nous vous invitons à visiter notre page dédiée aux stages humanitaires infirmiers à l’étranger.

Volontariat réglementé VS volontariat flexible dans le domaine médical

De manière générale, on distingue deux manières de faire du volontariat à l’étranger :

  • via un programme de volontariat réglementé
  • via un projet de volontariat flexible
Volontariat réglementé

Le volontariat réglementé regroupe les programmes subventionnés par l’État comme le VSI ou le service civique à l’étranger. L’avantage de ces programmes est que les volontaires n’ont pas de frais de mission, et reçoivent souvent une indemnité pendant leur séjour à l’étranger. En revanche, ces dispositifs imposent généralement des conditions en termes d’âge et de durée de la mission, généralement longue (pas moins de 6 mois). De plus, du fait de nombre élevé de candidats au regard du peu d’offres disponibles, la concurrence est généralement rude pour décrocher un poste, notamment à l’étranger. De manière générale, il faut considérer une recherche de poste en volontariat réglementé comme une recherche de stage ou d’emploi.

Le VSI est un programme qui propose à des personnes majeures des missions qualifiées pour une durée longue : 6 mois minimum (mais rarement moins d’un an dans la pratique). Ce dispositif est taillé pour les professionnels et le niveau de compétences exigé est élevé.

On trouve des offres de missions de VSI dans le domaine médical, et celles-ci s’adressent à des professionnels de la santé (médecins généralistes, infirmiers, etc.) expérimentés.

Les missions de service civique sont ouvertes aux jeunes de 16 à 25 ans (30 ans pour les personnes en situation de handicap), pour une durée d’engagement de 6 à 12 mois.

On trouve des missions de service civique dans le domaine de la santé, mais l’écrasante majorité de celles-ci se déroulent en France. Au moment de l’écriture de cet article, il n’y avait par exemple que 2 missions à l’étranger.

Pour plus d’informations sur ces dispositifs, nous vous invitons à consulter notre rubrique consacrée aux programmes de volontariat réglementé.

Volontariat flexible

Le volontariat flexible regroupe les projets proposés par des organismes (associations ou entreprises) en dehors des programmes encadrés par l’État.

mission humanitaire ergothérapie

Une bénévole en mission de volontariat flexible en ergothérapie

Les missions de volontariat flexibles permettent aux participants de choisir plus ou moins librement :

  • leur pays d’action
  • la durée de leur mission
  • leurs dates d’arrivée et de retour.

En revanche, des frais de mission sont normalement demandés aux volontaires, pour des raisons que nous détaillons sur cette page.

Sur Guidisto, nous répertorions plusieurs centaines de missions de volontariat flexibles, dans différents domaines d’actions, dont celui de la médecine et de la santé.

Qualifications requises pour un projet humanitaire de santé : des programmes adaptés aux profils des participants

Au cours d’un programme médical à l’étranger, n’importe qui ne peut pas faire n’importe quoi. Autrement dit, vous n’avez pas besoin d’être un professionnel de la santé pour participer, mais cela ne signifie pas que l’on va vous confier le travail d’un professionnel de santé. Il n’est bien évidemment pas concevable qu’une personne non qualifiée soit autorisée à effectuer sans surveillance des actes médicaux, en mettant ainsi en danger la santé des patients.

De manière générale, on peut distinguer quatre types de participants à un projet humanitaire en santé :

  • les novices sans formation médicale ou paramédicale,
  • les étudiants en cours de formation,
  • les jeunes diplômés,
  • les professionnels de la santé en activité ou à la retraite.

Vous trouverez ici des exemples de programmes adaptés à votre profil.

  • Pas de qualifications : vous voulez découvrir un métier de la santé en Afrique, Asie, Amérique Latine

Certains projets sont ouverts à tous, et acceptent les participants n’ayant pas de formation ou d’expérience dans le domaine de la santé.

Il peut par exemple s’agir de personnes en orientation professionnelle, qui veulent savoir si le domaine médical est réellement fait pour elles. Si vous êtes dans ce cas, faire un programme humanitaire médical vous permet d’avoir un aperçu du quotidien dans un établissement de santé, pour mettre vocation à l’épreuve.

Si vous êtes par exemple lycéen et que vous pensez faire des études de médecine, de kinésithérapie, de sage-femme, de nutritionniste, etc., une telle expérience est l’opportunité unique pour vous d’apprendre de professionnels sur le terrain, que vous suivez et à qui vous pouvez poser vos questions.

Soyez cependant conscient que si vous êtes complètement novice, votre rôle en tant que stagiaire sera souvent limité à celui d’un observateur posant des questions. Selon le projet, effectuer des tâches non médicales pour soutenir le personnel local peut faire partie de votre quotidien. Vous pouvez alors être amené à promener un patient en fauteuil roulant, ou encore faire les lits.

D’autres projets permettront aux bénévoles de participer à des campagnes d’éducation de santé publique.

Projet de santé dans une communauté bouddhiste en Birmanie

Les participants s’intègrent dans une communauté bouddhiste et soutiennent le personnel d’un centre médical dans des tâches basiques non médicales : promener les patients en chaise roulante, aider à la préparation des repas ou encore nettoyer des chambres. Ce programme est idéal pour ceux qui souhaitent se rendre utiles tout en ayant un aperçu du quotidien dans une structure de santé à l’étranger. Voir les détails du projet.

Programme dans un établissement de santé en Inde

Ce programme basé dans la ville de Palampur, au cœur de l’Himalaya, est spécifiquement conçu pour les personnes intéressées par le secteur médical, mais n’ayant pas encore de formation. Selon leurs aspirations, les stagiaires sont placés dans un hôpital, une clinique dentaire, une infirmerie ou encore un cabinet de kinésithérapie et découvrent la réalité quotidienne des professionnels de ce secteur. Plus d’informations sur le projet.

  • Vous êtes étudiant en médecine, soins infirmiers, kinésithérapie ou autre

Les programmes humanitaires médicaux sont particulièrement prisés par les étudiants encore en formation, que ce soit en faculté de médecine, école d’infirmière ou encore IFMK (Institut de formation en masso-kinésithérapie).

En plus d’ajouter une expérience valorisante sur leur CV, participer à un tel projet leur permet de se confronter à la réalité du terrain, pour confirmer leur intérêt pour une carrière médicale ou même plus précisément pour une spécialité (kinésithérapie, pédiatrie, gériatrie, etc.).

Les participants encore en formation ont en général un rôle de stagiaire, qui observe et assiste le personnel médical dans des tâches plus ou moins basiques selon leurs qualifications et la confiance que leur superviseur leur accorde.

Dans certains cas, le projet peut être validé comme stage obligatoire dans le cadre des études.

Stages en médecine ou en soins infirmiers au Maroc

Faites un stage au Maroc dans le domaine de la santé, en choisissant votre spécialité : médecine générale ou spécialisée, ou soins infirmiers. Les tâches confiées aux stagiaires dépendent de leurs qualifications au préalable et ces programmes sont particulièrement indiqués pour les étudiants souhaitant appréhender la réalité du terrain et découvrir des méthodes différentes de ce qui est pratiqué en Europe. Découvrir les détails des projets.

Mission de santé en Roumanie

Rejoignez une équipe de médecins et infirmiers dans un hôpital pour enfants de la ville médiévale de Brașov, en Transylvanie. Les stagiaires ont notamment pour rôle d’assister le personnel local lors de thérapies par le jeu, et de s’occuper des jeunes patients avant et après leurs soins. Vous pouvez également rejoindre une unité mobile, qui s’occupe de malades dans l’incapacité de se déplacer. En savoir plus sur ce programme.

  • Vous êtes jeune diplômé en médecine, soins infirmiers ou autre

Si vous venez juste d’obtenir votre diplôme de médecin, d’infirmier, de kiné, de dentiste ou autre, vous pouvez également prétendre à participer à un programme humanitaire médical.

Ce type de projet est même idéal pour ce type de profil, car vous avez les qualifications nécessaires pour vous rendre utile, mais manquez encore d’expérience sur le terrain.

Mission en soins infirmiers au Pérou

Les stagiaires sont placés dans des établissements de santé de la région de Cuzco et assistent les médecins et infirmiers locaux dans leurs tâches de tous les jours, notamment pour s’occuper des enfants et réaliser des visites à domicile. La plupart des patients sont issus de milieux défavorisés et n’ont pas les moyens de se faire soigner, et la venue de stagiaires bénévoles est ainsi précieuse. Voir la description complète du projet.

Mission de santé et médecine au Ghana

Sur ce projet, les volontaires soutiennent le travail du personnel d’un hôpital ghanéen. Les tâches qui leur sont confiées sont adaptées à leurs compétences et niveau d’autonomie. Pour les étudiants et jeunes diplômés en médecine et soins infirmiers, la mission peut, selon les conditions de leur université, faire office de stage conventionné, et constituer une expérience précieuse sur le terrain. Voir la description de la mission.

  • Vous êtes un professionnel de la santé (médecin, kiné, sage-femme ou autre) en activité ou retraité

Si vous êtes déjà médecin, infirmier, kiné ou autre, vous avez déjà des compétences solides et de l’expérience et vous êtes capable de travailler en autonomie.

Dans cette situation, vous aurez un rôle plus actif et le personnel local pourra vous confier des tâches plus qualifiées.

Mission de santé en Tanzanie

Soutenez le personnel des hôpitaux de la ville d’Arusha, au nord de la Tanzanie, qui accueillent plusieurs centaines de patients par jour. Pendant vos journées de travail, vous serez amené à assister les médecins et infirmiers locaux là où ils ont besoin de vous. Les tâches qui vous seront confiées et le service où vous serez placé (pédiatrie, maternité, odontologie, etc.) dépendent de vos qualifications et expériences professionnelles. Voir les détails du projet.

Bénévolat en psychologie en Afrique du Sud

Intervenez en tant que psychologue bénévole dans un centre de psychothérapie au Cap, en Afrique du Sud. Après une période de formation, vous assisterez les psychologues locaux lors des séances de thérapie avec les patients. Vous pourrez aussi intervenir dans des écoles sur des thématiques autour du développement personnel et des addictions. Plus de détails sur ce projet.

 

Domaines d’action : les spécialités médicales et paramédicales dans le cadre de projets à l’étranger

Il existe des programmes médicaux dans de nombreux domaines de la santé.

Il est parfois envisageable de passer d’un service à l’autre au cours d’un même projet. Pour savoir ce qui est possible, nous vous conseillons de bien lire la description des projets et de contacter l’organisme de volontariat en utilisant le formulaire en bas de page pour poser vos questions et avoir plus de détails.

  • Médecine générale

Vous trouverez de nombreuses missions de bénévolat et stages en médecine générale, qui se déroulent généralement dans des cliniques ou hôpitaux publics en Afrique, Asie, Amérique du Sud, Océanie ou Europe.

  • Spécialités médicales

Certains programmes permettent aux participants d’être placés dans un service en particulier, selon leur spécialité médicale, par exemple :

  • la pédiatrie,
  • la chirurgie,
  • l’ophtalmologie,
  • l’odontologie,
  • la gériatrie,
  • etc.
  • Soins infirmiers

Les missions de santé en soins infirmiers permettent aux étudiants et professionnels de soutenir le personnel infirmier des hôpitaux, cliniques et centres médico-sociaux locaux du pays d’action où se déroule le projet.

Si vous êtes intéressé par ce type de programme, nous vous invitons à vous rendre sur notre page dédiée aux stages infirmiers à l’étranger.

  • mission humanitaire sage-femmeSage-femme et maternité

Certains projets ciblent spécifiquement les sages-femmes et maïeuticiens, dont le rôle est d’accompagner les personnes enceintes pendant leur grossesse. De nombreux programmes acceptent les étudiants et étudiantes en écoles de sages-femmes, qui assistent le personnel local dans les services maternité et obstétrique des établissements où ils sont placés.

  • Kinésithérapie et ergothérapie

Il existe des projets humanitaires en kinésithérapie et ergothérapie spécialement conçus pour les étudiants en IFMK / IFE ou les kinés / ergothérapeutes déjà en activité. Dans ces projets, vous êtes placés dans des établissements de santé ou des centres spécialisés.

  • Nutrition

Si vous êtes diététicien / diététicienne ou nutritionniste, sachez qu’il existe des projets spécialisés en nutrition, où les participants mènent des actions préventives ou curatives, en lien avec des problèmes d’obésité, de malnutrition ou encore de maladies cardiovasculaires ou liées au cholestérol.

Des projets sont fréquemment aussi accessibles aux novices ou aux étudiants de cette spécialité.

 

Pour quoi faire : les tâches lors d’un stage / d’une mission humanitaire en santé à l’étranger

Comme nous l’avons vu dans la rubrique dédiée aux qualifications, les tâches confiées aux stagiaires ou bénévoles lors d’un projet humanitaire médical varient fortement selon leurs compétences et expériences dans le domaine médical.

Observer et apprendre des professionnels de santé locaux

stage humanitaire étudiants en médecineAu cours d’un stage ou d’une mission humanitaire en santé, les participants ont la possibilité de suivre un professionnel local de santé (médecin, infirmière, kiné, etc.), d’observer leurs gestes et d’apprendre ainsi de cette expérience, à la manière d’un stage d’observation.

Cette découverte de la réalité médicale est particulièrement intéressante pour des jeunes en orientation professionnelle, donc sans expérience médicale par définition. Certains de nos organismes de volontariat partenaires organisent même des activités de groupe, des sortes de chantiers, conçus pour permettre aux participants de se familiariser avec la médecine pratiquée dans un pays étranger.

Le principe d’échange interculturel (qui constitue selon nous l’utilité principale du bénévolat à l’étranger) prend tout son sens lors de tels programmes puisque ce sont les professionnels africains, asiatiques, sud-américains qui transmettent leur savoir aux jeunes occidentaux.

Soulager le personnel local de tâches administratives et de soins basiques

Les stagiaires ou volontaires sans ou avec peu d’expérience dans le domaine médical peuvent quand même soutenir le personnel médical en les soulageant de tâches administratives ou de soins basiques, par exemple :

  • le recueil des données sur les patients,
  • la prise de la tension artérielle,
  • la pose des pansements,
  • l’aide à la toilette, etc.

Participer aux actes médicaux et paramédicaux en fonction de vos qualifications

Si vous avez déjà des qualifications dans le domaine médical, par exemple en tant qu’étudiant, jeune diplômé ou professionnel de la santé en activité, vous aurez – sous certaines conditions – l’occasion de participer de manière plus active aux actes médicaux et paramédicaux.

Le niveau d’autonomie accordé aux participants est déterminé par le personnel local, et peut évoluer au cours de la mission, selon la relation de confiance qui se développe entre les deux parties.

Dans un établissement de santé (hôpital, clinique…)

La majorité des projets humanitaires médicaux se déroulent dans des établissements de santé, hôpitaux publics, cliniques, centres ou autres. Les stagiaires et volontaires viennent renforcer le personnel médical permanent et sont affectés à un certain service, selon les besoins du moment.

Lors de sorties sur le terrain

Dans certains cas, les participants sont invités à accompagner un médecin lors d’une visite à domicile, par exemple dans des situations où le patient est en incapacité de se déplacer.

Dans d’autres cas, les stagiaires / volontaires participent à des sorties courtes sur le terrain, où ils partent visiter un quartier ou un village, entourés de professionnels médicaux. L’objectif de telles sorties peut être par exemple :

  • d’organiser des ateliers éducatifs sur des questions de santé,
  • de distribuer des médicaments ou d’autres produits de nécessité,
  • de récolter des données (tensions artérielles, poids, taille, température, etc.)
  • de dispenser des soins basiques (soigner des petites plaies, ampoules, éraflures, etc.).

Il faut bien distinguer ce type d’actions ponctuelles et les campagnes de soins organisées par des organisations humanitaires spécialisées (Croix Rouge, UNICEF, Médecins du Monde, etc.), qui peuvent par exemple ouvrir des dispensaires ou des cliniques ambulantes pour quelques jours / semaines afin de fournir des soins pour lesquels les compétences manquent dans une zone précise. Ce type de mission est effectué généralement par des équipes de travailleurs humanitaires spécialisés et expérimentés, et ce n’est pas ce dont il est question dans cet article.

Participer à des actions de prévention et d’information

Enfin, il arrive que les volontaires et stagiaires aient pour rôle de préparer et de participer à des campagnes de prévention et d’information sur des questions de santé publique, par exemple :

  • l’hygiène (lavage des mains, brossage des dents, etc.),
  • la vaccination,
  • l’alimentation,
  • la prévention des épidémies,
  • etc.

Différence avec les missions humanitaires d’urgence et de crise

Photo Mostafameraji sous licence CC BY-SA 4.0

Les missions et stages dont nous parlons ici ne doivent pas être confondus avec des missions humanitaires d’urgence en situation de crise : guerres/conflits, catastrophe naturelle, épidémie, etc.

Ces missions requièrent l’intervention d’experts de l’humanitaire, et émanent généralement d’organismes humanitaires type Croix Rouge, UNICEF, Secours Populaire ou encore Médecins sans frontières.

Pour des non-professionnels de l’humanitaire, s’engager sur place en situation d’urgence est une fausse bonne idée, pour des raisons que nous détaillons dans cet article.

Les missions et stages dans le domaine de la santé dont nous parlons ici et que vous trouverez sur Guidisto se déroulent dans un cadre stable et sécurisé, dans des régions qui ne font pas les gros titres des médias. Ces projets ont pour avantage d’être ouverts généralement toute l’année, de manière à ce que les bénévoles puissent concilier leur engagement avec leurs obligations professionnelles ou d’études.

Comment adopter une attitude de stagiaire / volontaire médical responsable ?

Pour les projets dans le domaine médical, comme pour toute mission de volontariat, il est important que les participants adoptent une attitude responsable et consciente des dérives comportementales possibles.

Les règles d’or d’une expérience réussie dans un pays en voie de développement

Cela peut sembler aller de soi, mais il est toujours important de rappeler quelques règles d’or qui rendent une expérience de stage ou de bénévolat à l’étranger profitable à la fois pour les volontaires, le personnel du projet d’accueil et la population locale.

La santé des patients est toujours la priorité absolue.

Cela va sans dire, mais cela ira encore mieux en le disant : la santé des patients reste toujours la priorité numéro 1, sans exception.

Il est naturel que vous ayez envie de beaucoup apprendre et/ou d’aider un maximum pendant votre séjour sur place, mais cela ne doit jamais prendre le pas sur les besoins des patients. Le fait que vous ayez payé des frais de participation à un organisme de volontariat n’y change rien. Le personnel médical et soignant est surtout là pour soigner les personnes, non pas pour vous.

C’est en adoptant les autres règles d’or que vous allez faire de votre stage ou de votre mission un succès.

Montrez-vous curieux et respectueux à la fois

De toutes les qualités que peut avoir un volontaire ou stagiaire, la curiosité et le respect figurent certainement parmi les plus précieuses.

Dans cette optique, la relation qui s’installe entre vous et les professionnels de santé locaux est déterminante.

Si vous n’avez pas ou peu de connaissances médicales et suivez un médecin, une infirmière, une sage-femme, montrez-vous curieux et posez des questions appropriées à votre maître de stage. S’il apprécie votre attitude, il vous invitera peut-être à assister à une intervention rare et vous donnera ainsi la possibilité d’apprendre encore plus. Le même individu pourrait se montrer austère et peu accueillant si vous restez passif et le mettez en position difficile en public.

Adaptez-vous aux conditions locales

Les conditions de traitement et d’hygiène dans un hôpital au Mali, au Cambodge ou au Costa Rica peuvent être très différentes de ce que vous connaissez de votre pays d’origine.

La relation entre personnel médical et patient peut l’être également. Si en Europe, les systèmes d’assurance maladie rendent pour la plupart entre nous une visite chez le médecin très accessible, de larges parties de la population au Sud vont attendre jusqu’au dernier moment pour engager la dépense d’une consultation médicale. Souvent un système parallèle de soins par une médecine traditionnelle (guérisseurs, chamans, etc.) existe également.

Si vous êtes prêt à vous adapter à ces conditions différentes, elles enrichiront votre expérience. Si vous essayez d’imposer vos propres habitudes et rythmes, vous pouvez compromettre votre stage ou mission.

Soyez conscient de vos privilèges

En tant que bénévole occidental allant faire un stage dans un pays en développement, il faut que vous soyez conscient que vous bénéficiez d’un certain nombre de privilèges, et ce que vous le vouliez ou non.

Ainsi il peut arriver que le personnel local, en voulant vous faire plaisir, vous propose de faire des tâches qu’ils n’auraient pas confiées à un compatriote avec une expérience équivalente, ou encore que des patients vous demandent un diagnostic ou un traitement, même s’ils ne peuvent pas juger votre qualification médicale.

Pour éviter toute situation de ce type où un déséquilibre de pouvoir entrerait en jeu dans votre interaction avec vos collègues ou les patients, nous vous incitons à ne pas outrepasser le rôle qui vous a été attribué. Il serait dangereux pour les patients, si vous jouiez de votre statut d’Occidental en insistant pour faire une tâche dont vous savez qu’elle ne vous aurait pas été confiée chez vous.

Sachez rester à votre place

Vous devriez également faire attention à ce que l’on appelle le syndrome du « sauveur blanc » (white saviour complex) et qui désigne l’attitude de certains Occidentaux qui arrivent dans les pays en développement en terrain conquis, pensant apporter la lumière à des populations dans l’ignorance.

Soyez prudent dans vos échanges avec le personnel local et les patients, y compris si vous êtes déjà un professionnel du domaine de la santé. Évitez toute condescendance et soyez conscient que les choses ne fonctionnent pas de la même façon là-bas qu’en Europe, et ce pour de bonnes raisons, qu’elles soient culturelles, sociales ou économiques.

N’essayez pas d’imposer vos solutions face à celles des professionnels qui connaissent mieux que vous la situation, travaillent sur place depuis longtemps, et continueront à y travailler après votre départ.

De manière générale et dans le cas précis des projets humanitaires médicaux, ne mettez jamais un professionnel de santé en difficulté devant les patients.

Bien réagir dans des situations compliquées

Malgré vos efforts et ceux de vos collègues, des situations difficiles peuvent se produire que vous devez résoudre.

Le médecin local (l’infirmière, le kiné) ne me laisse pas suffisamment participer aux soins

Il arrive que certains stagiaires ou volontaires pensant avoir déjà assez de compétences et d’expérience soient déçus de ne se faire confier que des tâches trop basiques ou annexes, avec un degré d’autonomie limité.

Si vous êtes dans cette situation, nous vous conseillons de vous fier au jugement du personnel médical local. N’oubliez pas que ce sont eux, et non vous, qui sont responsables des patients. Il est donc normal qu’ils se montrent particulièrement prudents.

N’oubliez pas que vous êtes là pour soutenir le personnel médical local et vous ne pouvez pas exiger de pouvoir faire telle ou telle tâche.

Mon responsable local me confie des tâches pour lesquelles je ne me sens pas qualifié

Il peut arriver qu’un professionnel de santé local (le médecin, la sage-femme, l’infirmier qui est votre maître de stage / de mission) vous demande d’effectuer un acte médical pour lequel vous ne vous sentez pas à l’aise ou insuffisamment qualifié.

Vous êtes alors dans un vrai dilemme parce que vous souhaitez respecter votre superviseur et lui faciliter la tâche, mais d’un autre côté vous ne souhaitez pas compromettre la santé des patients.

Notre conseil pour gérer ce type de situation de manière responsable : indiquez dans un premier temps poliment à votre superviseur que vous préférez regarder, pour observer sa manière de procéder. Dans un deuxième temps, lorsque vous n’êtes plus en présence du patient, prenez le temps d’expliquer la situation à votre superviseur en le remerciant pour sa confiance mais en détaillant les raisons pour lesquelles vous ne vous sentez pas capable d’accomplir cette tâche en particulier.

Si le malaise persiste après cette discussion, vous pouvez également vous tourner vers l’organisme de volontariat par lequel vous êtes passé, qui peut servir d’intermédiaire et a l’habitude de régler ce type de situation.

Toutefois, rassurez-vous : c’est plutôt l’inverse qui est observé en pratique (voir la partie précédente).

 

Pourquoi nous soutenons les projets médicaux responsables

Sur guidisto-volontariat.fr, nous publions uniquement les projets d’organismes partenaires sérieux qui ont parcouru un processus de validation exigeant, avec le but d’augmenter la visibilité des projets utiles et responsables.

Nous sommes conscients que les stages et missions médicales sont parfois cibles de critiques, et que celles-ci sont mêmes justifiées pour certains programmes qu’on trouve ailleurs. Toutefois, nous sommes convaincus que des projets médicaux responsables peuvent apporter un vrai plus à la société.

Car les projets d’accueil du Sud décident librement de la présence de stagiaires / volontaires occidentaux

Un principe de base du volontariat flexible est qu’aucune organisation de volontariat ne peut imposer à un hôpital ou une autre institution d’accepter des stagiaires ou bénévoles occidentaux.

Parfois, l’organisation de volontariat va approcher un projet d’accueil et proposer la présence de stagiaires, parfois c’est l’inverse et le projet d’accueil va en faire la demande, mais dans tous les cas, le projet d’accueil trouve son compte dans la présence d’Occidentaux chez lui.

Une étude qui a questionné près de 250 projets travaillant avec des volontaires occidentaux liste comme motivations principales le fait que :

  • les bénévoles apportent de nouvelles capacités, compétences linguistiques et perspectives (les opinions d’une personne de l’extérieur qui apporte sa propre expérience).
  • accueillir des volontaires internationaux permet un échange interculturel, aussi bien pour les volontaires que pour la communauté locale.
  • les volontaires représentent une force de travail supplémentaire.

Dans beaucoup de pays en développement, le système de santé reste précaire, et les hôpitaux et cliniques sont souvent en sous-effectif et en manque de moyens. Le fait d’avoir recours à des stagiaires bénévoles pour effectuer des tâches moins qualifiées permet de soulager le personnel, qui peut allouer plus de temps aux patients qui en ont le plus besoin.

Il est normal de se demander si les stagiaires / volontaires en question ne prennent pas la place de travailleurs locaux. Toutefois, dans beaucoup de situations, les moyens limités font qu’une embauche ne serait de toute façon pas possible.

Ces motivations ne sont pas toujours prises au sérieux par certains critiques au Nord, mais nous faisons le choix de respecter la décision des locaux plutôt que de prétendre savoir à leur place ce qui est mieux pour eux.

Car les stagiaires / volontaires de projet médicaux sont en position d’apprenants

Tout projet de bénévolat international porte le risque que les bénévoles se voient dans la position d’un sauveur blanc / white saviour qui prétend apporter la solution au problème de son pays d’accueil (voir aussi plus haut).

La majorité de projets médicaux renversent cette attitude (et heureusement !), puisque ce sont les professionnels de santé des pays du Sud qui transmettent leur savoir-faire au stagiaire venant du Nord.

Les stages dans un pays en développement sont de manière générale bien positionnés pour permettre aux participants de comprendre l’interdépendance des problèmes rencontrés par leurs hôtes avec leur propre mode de vie dans leur pays d’origine. De notre point de vue, c’est l’utilité primaire d’un séjour solidaire à l’étranger.

Car les programmes responsables sont adaptés aux qualifications des participants.

La question des qualifications des participants est au cœur du débat autour des projets médicaux.

Si certains projets non recommandables peuvent malheureusement créer des situations où des patients des pays en développement servent de cobayes à des Occidentaux inexpérimentés, il convient de ne pas mettre tous les projets dans le même panier.

Dans de nombreux programmes, comme ceux que vous trouverez sur notre portail, les qualifications des participants déterminent les tâches qui leur sont confiées. Comme expliqué plus haut, beaucoup de programmes ont le caractère d’un stage, tandis que seulement certains ont les caractéristiques d’une mission de volontariat.

Dans un programme bien géré, un novice ne sera par exemple pas autorisé à participer aux soins proprement dit, tandis qu’un professionnel de santé pourra avoir un rôle plus déterminant et se rendre utile activement pendant des actes médicaux.

L’encadrement joue également un rôle important. Dans un projet responsable, les stagiaires / volontaires ne sont pas livrés à eux-mêmes, mais sont entourés par l’équipe médicale locale.

Car il faut se méfier des témoignages et de leur interprétation.

Il faut également être vigilant en lisant des retours d’expérience où par exemple une étudiante de médecine en première année indique avec enthousiasme avoir « fait accoucher une femme ». L’impression volontairement véhiculée et amplifiée par des critiques est que n’importe quel stagiaire / volontaire peut exercer sans surveillance des actes médicaux lors d’un programme médical ou paramédical au Sud.

Nous enquêtons régulièrement sur les cas alarmants présentés dans les médias, et en règle générale, nous constatons que la réalité est bien différente. Le rôle de la volontaire sage-femme autonome se transforme par exemple en observation de l’accouchement ou assistance à une sage-femme locale expérimentée.

Des contre-exemples préoccupants existent malheureusement, mais ne doivent pas nous amener à tout mettre dans le même panier.

Car nous respectons les décisions du personnel local

Dans le cas où le stagiaire / volontaire aura eu un rôle déterminant dans l’acte médical, cela signifie que le personnel local l’aura jugé suffisamment qualifié pour pouvoir le faire.

Cela ne signifie pas qu’ils accordent le même degré de confiance à tous les participants, mais dans le cas où cette confiance est accordée, nous sommes d’avis qu’il faut respecter le jugement du professionnel local.

 

Informations pratiques sur les projets médicaux à l’étranger

  • Quels pays d’action ?

Vous trouverez des programmes (stages ou missions) dans le domaine de la santé partout dans le monde, notamment :

L’avantage des programmes flexibles (voir la différence avec le volontariat réglementé), c’est que vous pouvez généralement choisir avec plus ou moins de liberté vos dates de retour et d’arrivée.

Il est possible de faire un projet médical à l’étranger à tout moment de l’année, en 2024, 2025 ou plus tard.

Beaucoup d’organisations de volontariat proposent des dates de départ et d’arrivée flexibles : vous choisissez quand vous partez et quand vous revenez. Beaucoup de stagiaires et volontaires, notamment s’ils sont étudiants, choisissent de partir pendant les vacances d’été (juin, juillet, août, septembre).

Pour savoir si vos disponibilités sont compatibles avec le projet qui vous intéresse, mieux vaut poser la question le plus tôt possible. Sur notre portail, vous trouverez un formulaire de contact en-dessous de la description des missions, qui vous permet de joindre directement l’organisme de volontariat qui gère la mission.

  • Pour combien de temps ?

La plupart des structures qui organisent ce type de programmes proposent une durée minimum de 2 semaines. Toutefois, si vos disponibilités vous le permettent, nous vous encourageons à vous engager pour la durée la plus longue possible, au minimum 1 mois.

  • Quelle langue de travail ?

La langue de travail pour les stages et missions humanitaires en santé est généralement :

  • le français, pour les destinations d’Afrique francophone comme le Sénégal ou le Togo
  • l’espagnol, pour les pays d’Amérique latine comme le Pérou ou le Mexique
  • l’anglais, pour tous les autres pays, notamment en Afrique non francophone et en Asie

Il est important que vous soyez à l’aise dans la langue dans laquelle vous allez communiquer avec vos superviseurs (l’une des trois ci-dessus), mais que vous fassiez également l’effort de vous initier à la langue locale. En effet, même dans certains pays où une langue européenne est une langue officielle, une grande partie de la population ne parle que la langue locale.

C’est par exemple le cas à Madagascar, où le français est une langue officielle mais n’est parlé que par 20 % de la population.

Apprendre les rudiments de la langue comprise et parlée par tout le monde (le malgache, dans le cas de Madagascar) est un effort qui sera très apprécié par les personnes que vous rencontrerez et qui rendra votre stage d’autant plus enrichissant puisque vous serez à même de comprendre en partie les échanges entre les médecins et patients.

  • Avant de partir : pensez aux vaccins

Sur les aspects pratiques, pensez bien à vous mettre à jour dans vos vaccins. Il est impératif de parler à votre médecin généraliste de votre projet, afin qu’il vous dise si vous avez besoin de vaccins supplémentaires et vous parle des gestes de prévention à adopter suivant la région du monde où vous vous rendez.