Si vous souhaitez faire une mission humanitaire avec des orphelins, vous risquez plus de causer des problèmes aux enfants que de les aider. C’est pour cette raison que nous avons décidé de ne proposer aucun projet de bénévolat dans les orphelinats sur Guidisto. Nous préférons plutôt proposer d’autres formes de volontariat avec des enfants et informer les candidats au départ au sujet des problèmes qui sont liés au volontariat en orphelinat. Dans certains pays, vous risquez même d’alimenter indirectement le trafic d’enfants.
Les projets de bénévolat en orphelinat sont l’une des trois catégories de mission que nous excluons de notre portail, avec les missions d’écovolontariat avec des jeunes félins et les projets maltraitant les éléphants en captivité.
- Une demande fréquente : les missions humanitaires avec des orphelins
- Risque de troubles relationnels dus au défilé des bénévoles
- Les orphelinats : souvent une partie du problème, et non une solution
- Pas de missions humanitaires dans des orphelinats, mais de nombreuses autres offres de volontariat à l’étranger avec des enfants
Une demande fréquente : les missions humanitaires avec des orphelins
Plus qu’avec tout autre groupe de population, le besoin d’aider des volontaires occidentaux se cristallise souvent sur les orphelins en Afrique, en Asie et en Amérique latine. En effet, non seulement doivent-ils vivre dans des conditions de vie souvent précaires, et sont, comme tous les enfants, des populations particulièrement vulnérables, mais ceux-ci ont aussi été privés de l’amour de leurs parents biologiques. « Je souhaite travailler quelque part avec des orphelins parce qu’ils en ont particulièrement besoin », c’est ce qu’entendent régulièrement tous les organismes de bénévolat. Cependant il est généralement plus utile de choisir d’autres projets de volontariat avec des enfants et de laisser des employés compétents et permanents s’occuper des orphelins dans des projets qui favorisent l’intégration dans un cadre familial.
Risque de troubles relationnels dus au défilé des volontaires
L’un des problèmes principaux lorsque l’on s’occupe d’orphelins, c’est qu’ils n’ont souvent aucune figure d’attachement qui remplace leurs parents et qu’ils souffrent donc d’un manque d’affection. Dans ce contexte, ils sont tentés de reporter leur besoin d’amour à des substituts, même quand ces derniers ne sont que de passage : cela peut-être le cas de bénévoles qui viennent dans leur orphelinat pour aider quelques semaines ou quelques mois.
Si l’organisme de volontariat ou le projet d’accueil ne prépare pas suffisamment les volontaires à cette problématique, le risque que les bénévoles cherchent à créer des liens affectifs avec les orphelins est grand. L’inévitable moment des adieux peut alors devenir une expérience traumatisante pour les enfants, et se répète au rythme des arrivées et départs de nouveaux bénévoles. Les orphelins risquent de développer des troubles de l’attachement à d’autres personnes et peuvent en être affectés toute leur vie. Rares sont les volontaires suffisamment formés et qualifiés pour minimiser ce danger.
Les volontaires qui participent à des programmes réglementés (par exemple le Service Civique à l’international) dans des orphelinats, et même les employés des établissements, qui eux aussi changent, n’échappent pas à cette problématique. De plus en plus d’experts, y compris l’ONU, s’accordent à dire que les orphelins ne doivent être placés dans des orphelinats qu’en dernier recours. Grandir chez un parent plus ou moins éloigné ou dans une famille d’accueil, par exemple, est considéré comme beaucoup mieux. Ce n’est pas un hasard si en Europe l’orphelinat en tant que tel a disparu. Certains pays en voie de développement tels que le Rwanda se sont également engagés à réorganiser leur système d’aides sociales en conséquence.
Les orphelinats : souvent une partie du problème, et non une solution
Il existe, malgré tout, des orphelinats sous-équipés avec des employés engagés, qui sont conscients des inconvénients de leur institution, mais que ne peuvent pas laisser les enfants dans la rue, faute d’alternatives. Alors pourquoi ne pas considérer ces structures comme des partenaires responsables et les laisser comparer les avantages et les inconvénients du travail avec des bénévoles européens ?
Dans un nombre croissant de régions, les gérants d’orphelinats ne peuvent malheureusement pas être considérés comme des personnes préoccupées par le bien des enfants dont ils ont la charge. Exemple au Cambodge en Asie du Sud-Est : selon une enquête menée par l’UNICEF, 3 enfants sur 4 des établissements qui se font appeler « orphelinats » du pays ont au moins l’un de leurs parents en vie. Le nombre d’orphelinats s’est multiplié ces dernières années, surtout dans les régions touristiques du pays. Et on peut trouver des rapports similaires concernant le Népal et l’Ouganda (Afrique de l’Est).
C’est souvent l’appât du gain qui motive les propriétaires. Ils ouvrent des orphelinats et les remplissent d’enfants issus de familles démunies, qui viennent souvent de régions rurales. Les parents biologiques acceptent de se séparer de leurs enfants en croyant aux promesses d’une meilleure éducation et plus généralement d’une meilleure vie. Cependant, les exploitants de ces établissements souhaitent avant tout se remplir les poches grâce à des dons directs ou encore aux frais payés par les organismes d’envoi pour la présence de volontaires occidentaux. Dans certains cas, des extrémistes religieux sont à l’œuvre. Même les organismes de volontariat responsables ne parviennent pas toujours à séparer le bon grain de l’ivraie parmi leurs organisations partenaires, car même un enregistrement officiel de l’établissement n’est pas une garantie suffisante dans des pays où la corruption est monnaie courante et où les contrôles sont insuffisants.
Il en va de même pour les autres sources de revenus des orphelinats :
- Les dons directs provenant d’organismes caritatifs et de paroisses pleins de bonnes intentions. Tout comme les organismes de bénévolat, ils sont souvent trompés par les propriétaires.
- Les visites dans des orphelinats pour assister à des spectacles
- L’achat d’artisanat et d’autres objets, qui ont été créés par les enfants
Nous conseillons de ne pas soutenir le mythe de l’orphelinat sous quelque forme que ce soit, mais plutôt de favoriser les initiatives qui se battent pour que les enfants restent avec des membres de leur famille ou soient placés dans des familles d’accueil.
Une étude du ministère de l’Emploi et du Bien-être du Ghana datant de 2009 soutient même que 90 % des enfants dans les « orphelinats » de ce pays de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas techniquement des orphelins. Au Ghana, on retrouve un autre phénomène que l’auteur David Rössler décrit dans son livre : dans certaines communautés pauvres et rurales, les enfants sont placés dans des « orphelinats à temps partiel » uniquement lorsque des volontaires occidentaux sont sur place et génèrent des revenus à travers leurs frais de mission. Après le départ des bénévoles, les soi-disant orphelins retournent auprès de leurs familles dans le village. Il est vrai que dans ce genre de cas, on ne retrouve pas les problèmes relationnels décrits plus haut et les frais de participation ne vont pas dans les poches des trafiquants d’enfants. Mais le projet d’aide des volontaires est tout de même perverti et exploité.
C’est ainsi que le souhait d’aider des enfants particulièrement démunis nourrit de façon perverse leur détresse : de plus en plus de soi-disant orphelinats proposent des places aux organismes de volontariat, et de plus en plus de bénévoles mordent à l’hameçon. Heureusement, il existe des alternatives pour tous ceux qui veulent faire un volontariat utile avec des enfants.
Pas de missions humanitaires dans des orphelinats, mais de nombreuses autres offres de volontariat à l’étranger avec des enfants
Il existe aussi des missions humanitaires dans des orphelinats qui sont le fruit d’initiatives responsables où les volontaires peuvent accomplir un travail réellement utile. Cependant, en tant que portail indépendant, il ne nous est pas encore possible de contrôler les projets de nos organisations partenaires.
Pour ne pas faire enfler davantage la demande pour des voyages humanitaires avec des orphelins, nous avons décidé de bannir toutes les formes de volontariat dans des orphelinats de notre base de données. De plus, le fondateur de guidisto-volontariat.fr, Frank Seidel, est un membre actif du réseau ReThink Orphanages, une initiative pour encourager le volontariat éthique.
Si vous souhaitez quand même travailler avec des enfants lors d’un voyage solidaire à l’étranger ou d’une mission de bénévolat, il existe une multitude d’alternatives.
Les enfants qui ont des parents encore vivants, ou une autre figure d’attachement pour s’occuper d’eux, ont aussi besoin de soutien :
- Projets humanitaires pour accompagner les enfants, par exemple dans les garderies, les MJC, etc.
- Enseignement
- Sport
- Projets en faveur de personnes handicapées
- Projets en faveur des femmes et des jeunes filles
Nous sommes convaincus qu’un volontariat bien organisé apporte des avantages à toutes les parties prenantes : aux partenaires locaux du projet, aux enfants, aux volontaires eux-mêmes ainsi qu’à la société en général, car le volontariat libre permet de contribuer grandement au développement de la citoyenneté mondiale. Alors c’est parti, lancez-vous dans une mission de bénévolat !
Nous vous déconseillons fortement de faire du volontariat en orphelinat, où vous pourriez faire plus de mal que de bien comme nous l'expliquons dans l'article. Nous refusons d'ailleurs catégoriquement sur Guidisto ce type de mission.
Si vous souhaitez quand même faire une action en faveur d'enfants issus de milieux défavorisés, il existe de nombreux autres projets véritablement responsables, par exemple dans des MJC ou des écoles : https://www.guidisto-volontariat.fr/recherche-missions/missions-humanitaires-1
Si votre association est intéressée par un partenariat avec guidisto-volontariat.fr, je vous invite à consulter cette page où nous donnons plus de détails sur la procédure à suivre.
Nous vous souhaitons une bonne journée.
Nous vous déconseillons très fortement d'adresser vos dons à des orphelinats, pour des raisons que nous expliquons dans l'article ci-dessus, que nous vous invitons à lire. Pour aider les enfants en difficulté de la meilleure façon qui soit, vous pouvez vous tourner vers des projets qui visent à les maintenir dans un contexte familial ou dans des familles d'accueil.
Nous vous conseillons plutôt de diriger votre élan de solidarité vers une structure ou organisation qui cherche à maintenir les enfants dans un cercle familial (proches, famille d'accueil ou autre). Nous détaillons les problèmes que posent les orphelinats dans l'article ci-dessus (dont nous vous recommandons vivement la lecture).