Dispositif mis en place en 2015, l’année de césure permet aux étudiants français de l’enseignement supérieur d’interrompre leurs études pendant quelques mois pour mener à bien un projet qui leur tient à cœur. Beaucoup de jeunes souhaitent profiter de ce temps pour s’engager dans une mission de volontariat à l’étranger, que ce soit pour faire de l’humanitaire, de l’enseignement, des chantiers de construction ou encore de l’écovolontariat.
Avec ce guide complet, vous saurez tout sur l’année de césure et sur les possibilités qui s’offrent à vous pour vous engager comme bénévole à l’étranger en 2024 ou 2025 pendant cette période !
Avant-propos : pourquoi s’engager dans une mission en tant que volontaire pendant son année de césure ?
Généralités : tout savoir sur l’année de césure
- Définition : mais d’abord, c’est quoi une année de césure ?
- Quand : à quel moment peut-on prendre son année de césure ?
- Comment : quelle est la procédure à suivre pour en bénéficier ?
- Quoi : que faire pendant une année de césure ?
- Avec quel argent : comment financer son année de césure ?
- Et après : quelles sont les conséquences sur la suite des études ?
- Pourquoi : quels sont les avantages à prendre une année de césure ?
- Risques : prendre une année de césure, est-ce que c’est risqué ?
S’engager : faire de l’humanitaire pendant son année de césure
- Que choisir : dispositifs gouvernementaux et volontariat flexible, quelles différences ?
- Comment : quand et où s’inscrire pour une mission de volontariat à l’étranger ?
- Faisabilité : comment le volontariat peut s’insérer dans un projet d’année de césure ?
- Attention : les missions de volontariat à l’étranger à éviter
- Pense-bête : avant de vous envoler pour votre mission à l’étranger
Mon université : tableau récapitulatif
Avant-propos : pourquoi s’engager en tant que volontaire pendant son année de césure ?
→ Donner de son temps pour une bonne cause
S’envoler pour un voyage humanitaire en Afrique, un projet d’écovolontariat en Amérique du Sud ou en Océanie ou encore une mission de volontariat en Asie, ça vous tente ? Si oui, c’est que vous avez la fibre altruiste, et vous n’êtes pas seul dans ce cas ! Nombreux sont les étudiants qui aimeraient pouvoir donner un peu de leur temps pour une bonne cause. Prendre une année de césure à l’international pour pouvoir agir en tant que volontaire, c’est l’une des meilleures façons d’atteindre ce but. D’autant qu’avec le volontariat dit « flexible », c’est vous qui choisissez la durée de votre engagement, qui peut aller de 2 semaines à un an (voir la section « Les missions de volontariat flexibles à l’étranger »).
→ Choisir un projet qui vous tient à cœur
Que vous soyez plutôt motivé par l’accès à l’éducation pour tous ou plutôt par la sauvegarde de l’habitat d’espèces menacées, vous trouverez forcément chaussure à votre pied. Parmi les grands types de missions de volontariat, on trouve principalement :
- les projets humanitaires, qui permettent de soutenir des populations en difficulté (vous pouvez par exemple opter pour une mission humanitaire à Madagascar),
- l’écovolontariat, où vous êtes amené à protéger la faune et la flore locale (certains pays sont particulièrement adaptés pour ce type de missions, on trouve par exemple de nombreux projets d’écovolontariat au Costa Rica),
- les missions d’enseignement, où les volontaires participent à l’éducation d’enfants souvent issus de milieux défavorisés (pour ce type de projets, il vous sera souvent demandé de donner des cours d’anglais, comme c’est le cas pour nos missions de volontariat au Cambodge),
- les missions de santé, qui peuvent souvent entrer dans le cadre d’études de médecine ou d’infirmier et qui permettent de se forger une expérience sur le terrain,
- les chantiers bénévoles, où vous participez à la construction d’infrastructures comme des bâtiments publics ou des écoles.
Si vous êtes engagé pour une cause en particulier, sachez qu’il existe aussi des projets spécifiques, en faveur des femmes ou des personnes handicapées par exemple.
Généralités : tout savoir sur l’année de césure
—
Définition : mais d’abord, c’est quoi une année de césure ?
→ La circulaire de 2015
Auparavant, les possibilités pour les étudiants de partir à l’étranger (surtout à l’université) restaient limitées aux programmes d’échange de type Erasmus. C’est dans une circulaire datant du 22 juillet 2015 que l’année de césure a été officiellement mise en place. La circulaire donne un cadre légal pour que les établissements de l’enseignement supérieur puissent autoriser leurs étudiants à suspendre leurs études pour une durée allant de 6 mois à 1 an pour effectuer une année de césure.
L’année de césure correspond à une pause dans votre cursus supérieur. Elle n’est pas obligatoire et la demande se fait sur la base d’une demande de l’étudiant. Étant donné qu’il s’agit d’une circulaire (et donc d’une recommandation qui n’a pas de caractère impératif), les établissements ne sont pas tenus de l’appliquer et il reste encore des universités qui ne l’ont pas mise en place. Pour plus de détails sur les politiques des différentes universités en la matière, consultez notre section « Mon université : tableau récapitulatif »
→ Qui peut en bénéficier ?
Ce sont les établissements eux-mêmes qui peuvent décider si oui ou non, ils autorisent l’année de césure. Mis à part cela, tout le monde peut a priori bénéficier d’une année de césure, mais sachez qu’elle ne vous est pas due. Pour obtenir l’autorisation de votre établissement, vous devrez produire un projet clair et suivre une procédure que nous vous détaillons plus loin.
→ Quelle est la différence entre une année de césure et une pause classique dans ses études ?
Contrairement à une pause classique que vous prendriez hors de tout cadre “officiel” (comme cela se faisait avant), une année de césure est un dispositif encadré par votre établissement et qui vous permet de bénéficier de ce qu’on appelle le droit au retour, qui vous assure une place dans la formation de votre choix à votre retour. Voir notre section sur les conséquences de l’année de césure sur la suite des études.
→ Et dans les autres pays ?
Il faut bien avouer que sur ce sujet, la France a longtemps eu un cran de retard… La fameuse gap year, l’année sabbatique entre le lycée et l’université, est en effet presque une institution dans certains pays comme le Royaume-Uni et les pays scandinaves… Il était temps que l’on s’y mette !
Quand : à quel moment peut-on prendre son année de césure ?
→ À quel moment de mon parcours universitaire ?
Vous pouvez prendre une année de césure à tout moment de votre parcours :
- après le bac (post bac/L1),
- au cours de votre licence (L1/L2, L2/L3),
- entre votre licence et votre master (L3/M1),
- au cours de votre master (M1/M2).
Il n’est en revanche pas possible de prendre une année de césure après votre M2 si vous ne poursuivez pas vos études. Notez que certains établissements autorisent, sous conditions, l’année de césure pendant le doctorat. Pour plus de détails sur les politiques des différentes universités en la matière, consultez notre section « Mon université : tableau récapitulatif ».
Retenez également qu’il est tout à fait possible de prendre plusieurs années de césure, dans la limite d’une année par diplôme…
Pas très clair ? Pour résumer : vous pouvez prendre 1 année de césure au cours de votre licence et une autre au cours de votre master, soit 2 au maximum (sauf cas particulier avec le doctorat). Une dernière précision : si vous prenez votre année de césure après le bac, celle-ci est décomptée comme faisant partie de votre licence puisque pour en bénéficier, vous devrez vous être pré-inscrit dans une L1.
→ À quel moment de l’année puis-je faire débuter ma période de césure ?
La durée de l’année de césure va de 6 mois à 1 an et la période de césure doit débuter en même temps qu’un semestre universitaire. Vous pouvez donc la faire commencer soit en septembre, soit en janvier. Notez qu’il s’agit là du cadre général, mais que les universités ont le droit d’appliquer leurs propres règles. Certaines vont par exemple refuser les périodes de césure de plus de 6 mois, tandis que d’autres n’acceptent pas les départs en janvier. Pensez à bien vous renseigner sur la politique de votre établissement, que vous trouverez dans notre section « Mon université : tableau récapitulatif ».
Comment : quelle est la procédure à suivre pour en bénéficier ?
→ La procédure étape par étape
Les établissements déterminent leur propre procédure, mais quoi qu’il en soit, vous devrez passer par ces étapes obligatoires si vous comptez prendre une année de césure :
- Au préalable : mûrir son projet pour l’année de césure et se renseigner sur la politique de son établissement en la matière,
- s’inscrire dans l’établissement dans la formation souhaitée,
- remplir un dossier de candidature dans les délais impartis et avec les pièces demandées (souvent CV et lettre de motivation détaillant son projet).
Attention : la procédure et les dates butoirs ne sont pas les mêmes selon les établissements, alors ne vous y prenez pas à la dernière minute ou bien vous risqueriez de rater le coche ! Pour en savoir plus sur le calendrier mis en place par votre établissement, nous vous invitons à consulter notre section « Mon université : tableau récapitulatif »
→ Quel statut aurais-je pendant une année de césure ?
Vous garderez votre statut étudiant pendant toute la durée de votre année de césure, ainsi que les avantages qui vont avec : mutuelle étudiante, carte étudiante, tarifs réduits, etc. Vous n’aurez pas à payer les frais d’inscription dans votre établissement, sauf si vous demandez un accompagnement pédagogique (qui est parfois proposé). Plutôt pas mal non ?
→ Et ma bourse ?
Prendre une année de césure est (heureusement) également possible pour les étudiants boursiers. En effet, après présentation de votre projet, le chef d’établissement peut décider du maintien de votre droit à la bourse, si votre projet est pertinent vis-à-vis de votre formation. Notez que cela ne vous donne pas droit à une année de bourse supplémentaire, mais que votre année de césure est décomptée de vos droits de bourse (pour rappel : les boursiers peuvent bénéficier au maximum de 7 ans de droits à la bourse).
Quoi : que faire pendant une année de césure ?
Du moment que votre projet est solide et cohérent, le choix est large ! On peut toutefois dégager 4 grandes envies que l’on retrouve chez beaucoup de césuriens et césuriennes :
→ Voyager
Tour du monde, wwoofing, jeune au pair, volontaire à l’international… Les dispositifs ne manquent pas pour faire voyager les jeunes et beaucoup voient en l’année de césure à l’international l’occasion rêvée de parcourir le monde.
→ Développer un projet personnel
Certains souhaitent parfois profiter de leur année de césure pour prendre le temps de développer un projet en lien avec leurs goûts ou leurs aptitudes, sans que cela soit forcément en lien avec leur formation.
→ Acquérir de l’expérience professionnelle
Il est souvent difficile pour les jeunes diplômés de s’insérer sur le marché du travail, surtout sans expérience professionnelle. En travaillant pendant votre année de césure, que ce soit pour un stage, un CDD ou encore un service civique, vous gagnez de précieuses lignes sur votre CV et augmentez vos chances de trouver facilement un travail qui vous plaît.
→ S’engager pour une cause
Les étudiants ayant une conscience militante mettent souvent leur année de césure à profit pour servir une cause qui leur tient à cœur (lutte contre la pauvreté, écologie, lutte contre les discriminations de toutes sortes, etc.). Pour cela, il est possible de s’engager comme bénévole pour une association locale, ou encore de partir en mission à l’étranger.
Pour ceux dont le cœur balance entre ces 4 envies, sachez qu’avec l’humanitaire, vous faites tout à la fois : un voyage à l’étranger émanant d’un projet personnel et nourri par une volonté de s’engager pour une cause qui en vaut la peine. Sur le CV, une mission humanitaire est également un bonus et certaines peuvent également être un vrai plus pour votre formation (comme les missions de santé pour les étudiants en médecine).
Avec quel argent : comment financer son année de césure ?
Trouver la bonne solution pour financer son année de césure, ça ne coule pas toujours de source. Voici donc quelques astuces qui devraient vous aider à trouver les fonds nécessaires pour financer votre projet, quel qu’il soit :
→ Travailler pendant son année de césure (CDD, stage, etc.)
La première solution est bien évidemment la plus évidente, car si l’année de césure fait partie intégrante de votre formation en études supérieures, rien ne vous empêche de tirer profit de ce temps pour travailler. De nombreux étudiants choisissent de faire des stages, mais vous pouvez aussi opter pour un CDD ou un travail saisonnier.
→ Faire moitié-moitié : travail + loisirs
Il est normal de vouloir profiter de sa « parenthèse utile » pour consacrer du temps à un projet ou une envie personnelle, et c’est souvent le cas pour ceux qui souhaitent faire une mission humanitaire. Il vous est alors tout à fait possible de scinder votre année en deux en consacrant les 6 premiers mois à un travail rémunéré, ce qui vous permettra de mettre de l’argent de côté pour financer la seconde moitié de votre année de césure où vous aurez la liberté et les fonds pour faire ce qui vous plaît !
→ Créer une cagnotte participative pour faire participer ses proches
Bien souvent, et tout particulièrement dans le cas où les étudiants souhaitent partir en mission humanitaire pendant leur année de césure, vos proches (famille et amis) sont tout à fait disposés à vous donner un coup de pouce pour financer votre projet. Pour cela, les plateformes de crowdfunding (financement participatif) sont tout à fait indiquées, car elles permettent de tout réunir en une seule cagnotte.
→ Tenter d’obtenir une bourse de voyage
Si vous souhaitez voyager pendant votre année de césure, sachez que certaines institutions ont mis en place des systèmes de bourses (thématiques ou non) pour permettre, notamment aux étudiants, de financer leur projet. Pour en savoir plus, nous vous recommandons la lecture de cet article qui présente 5 programmes de ce type.
Et après : quelles sont les conséquences sur la suite des études ?
La circulaire prévoit qu’un étudiant dont l’établissement a accepté le projet d’année de césure est garanti d’avoir un droit au retour, une place qui lui est réservée dans sa formation, qu’il intègre donc à la rentrée suivant le début de l’année de césure.
Si vous réalisez au cours de votre année de césure que vous souhaitez changer de voie, c’est possible car si le droit au retour engage l’université, vous-même pouvez tout à fait vous réorienter. Veillez toutefois à respecter le calendrier des candidatures et des inscriptions.
Pourquoi : quels sont les avantages à prendre une année de césure ?
Prendre une année de césure peut avoir plusieurs avantages, tant pour votre vie personnelle que professionnelle.
→ Gagner en maturité
En vous affranchissant du système français souvent jugé trop linéaire, vous sortez de votre zone de confort. C’est une preuve de maturité, et le genre d’expériences que vous serez amené à vivre pendant votre année de césure, surtout si vous la passez à l’étranger, vous en apprendront beaucoup sur vous-même et sur le monde qui vous entoure.
→ Avoir la possibilité de partir à l’étranger
Depuis sa création, le programme d’échange Erasmus a permis à des millions d’étudiants européens de partir à dans un autre pays d’Europe pour faire leurs études. Malheureusement, toutes les filières ne sont pas égales à ce titre et nombreux sont les étudiants qui, malgré leur envie de partir à l’étranger, se voient privés d’une telle possibilité tout simplement faute de partenariat avec des universités dans les pays qui les intéressent. L’année de césure donne l’opportunité à tous les étudiants de partir à l’étranger, et si vous vous demandez comment financer le voyage, nous vous renvoyons à la section « Avec quel argent : comment financer son année de césure ».
→ Valoriser une expérience unique sur son CV
Rappelez-vous que pour être validé par votre établissement, votre projet doit être solide et considéré comme pertinent. Il y a donc tout à parier que votre année de césure vous vaudra quelques lignes bien utiles sur votre CV. Aujourd’hui, très peu d’étudiants sortent du supérieur sans expérience de stage, et l’année de césure peut être l’occasion de vous démarquer et de présenter un parcours plus original qui attirera l’attention des recruteurs !
→ Approfondir ou développer de nouvelles compétences
L’un des grands avantages du dispositif année de césure est qu’il vous donne le temps de développer des compétences, même complètement nouvelles. Dans le cas d’une mission humanitaire, vous pouvez en profiter pour améliorer vos capacités en anglais ou en espagnol, et pourquoi pas apprendre une langue plus rare (mandarin, arabe, japonais…) selon le pays où vous vous engagez.
Risques : prendre une année de césure, est-ce que c’est risqué ?
Il s’agit là d’une question tout à fait légitime. Le cadre légal qu’a donné la circulaire de 2015 a permis de légitimer la pratique et de fait, prendre une année de césure n’est plus considéré comme un choix risqué.
En acceptant votre candidature pour une année de césure, votre établissement vous donne automatiquement un droit de retour dans la formation choisie, donc pas d’inquiétude à avoir du côté de la suite de votre parcours dans l’enseignement supérieur.
Pour ce qui est de votre (futur) employeur, c’est un peu pile ou face. Certains verront dans votre décision un choix réfléchi et montrant un esprit d’initiative. D’autres vous demanderont de leur expliquer vos raisons, et, autant le dire tout de suite, on trouvera toujours des esprits étriqués qui ne s’intéresseront pas à ceux qui osent sortir du moule, quelles qu’en soient les justifications.
Vous n’y pouvez donc pas grand-chose, mais devriez être en mesure de mettre en valeur ce que vous avez fait de votre temps pendant votre année de césure. Rappelez-vous aussi qu’une année de césure n’est pas une année sabbatique (nous préférons le terme alternatif de « parenthèse utile »), et que si votre établissement a validé votre projet, c’est que celui-ci lui a paru pertinent. Cela devrait donc aussi être le cas pour tous ceux que vous rencontrerez dans le futur. De plus, selon Claire Thoury, déléguée générale du réseau Animafac, les mentalités seraient en train d’évoluer et l’engagement deviendrait une pratique de plus en plus valorisante.
S’engager : faire de l’humanitaire pendant son année de césure
—
Que choisir : dispositifs gouvernementaux et volontariat flexible, quelles différences ?
Si vous réfléchissez à faire de l’humanitaire en 2024 ou 2025 pendant votre année de césure, deux choix s’offrent à vous : vous pouvez soit partir grâce à un dispositif gouvernemental (qu’on appelle aussi « volontariat sous contrat »), soit opter pour une mission de volontariat dite « flexible ».
→ Les différents dispositifs gouvernementaux : ce qui existe, avantages et inconvénients
- Le service civique à l’étranger : programme permettant aux jeunes Français de 16 à 25 ans de travailler dans une organisation à but non lucratif (association, collectivité…) à l’étranger pour une durée de 6 à 12 mois.
- Le SVE (Service volontaire européen) : programme permettant aux jeunes Français de 17 à 30 ans de faire du volontariat dans un pays européen pour une durée de 2 à 12 mois.
- Le VSI (Volontariat de solidarité internationale) : programme s’adressant aux majeurs de toutes nationalités, et qui leur permet d’assurer une mission à temps plein d’une durée de 1 à 2 ans dans un pays en voie de développement.
Ces dispositifs sont avantageux car il s’agit de programmes officiels strictement réglementés, et qui sont parfois rémunérés (bien que modestement). Des stages de préparation au départ sont également organisés.
Cependant, il est vrai que ces programmes sont très sélectifs, avec beaucoup de candidats pour très peu de places : il n’est pas rare qu’on trouve plusieurs dizaines, voire centaines de candidats pour une mission.
Les délais de candidature sont également longs, et il vous faudra vous y prendre très à l’avance pour espérer y prendre part. De manière générale, on peut dire qu’il faut s’y prendre au minimum un an à l’avance pour espérer pouvoir partir au moment voulu (si tant est que vous soyez sélectionné). Enfin, la durée et les dates de ces missions sont en général non négociables, et vous devrez avoir du temps devant vous pour vous y engager (rarement moins de 6 mois/1 an). Tout cela (forte concurrence, procédure longue, dates de départ et de retour non flexibles) fait qu’il est au final assez difficile de concilier volontariat sous contrat et année de césure.
→ Les missions de volontariat flexibles à l’étranger
Les missions de volontariat dites flexibles sont ouvertes à des personnes de tous âges et émanent d’organismes ou d’associations qui proposent à des volontaires de soutenir des projets sans leur faire passer de procédure de sélection poussée. Les tâches confiées aux volontaires sont adaptées en fonction de leurs compétences, pour que le projet puisse véritablement bénéficier à la population locale.
La durée de ce type de missions est en général plus courte, allant de 2 semaines à 1 an en général, avec des dates de départ la plupart du temps flexibles (le volontaire choisit quand il part et quand il revient).
Comment : quand et où s’inscrire pour une mission de volontariat à l’étranger ?
→ Vous candidatez dans le cadre d’un dispositif réglementé
Si vous souhaitez partir dans le cadre d’un dispositif réglementé (service civique, VSI, SVE…), vous pouvez vous renseigner sur les missions disponibles sur le site de France volontaires, qui propose également un tableau récapitulatif qui liste tous les dispositifs réglementés qui existent dans le domaine de la solidarité, ainsi que les structures à contacter dans chaque cas.
Pour ce type de mission réglementée où la demande est élevée, il est souvent préférable de commencer ses recherches très en amont (1 an avant la date de départ voulu au minimum).
→ Vous candidatez pour une mission de volontariat flexible
Si vous souhaitez vous engager dans une mission de volontariat flexible, les délais sont plus courts, et l’inscription peut se faire très rapidement (en quelques semaines). La difficulté vient plutôt du fait qu’il existe un nombre important d’organismes de volontariat et d’associations qui proposent ce type de missions, et faire le tri parmi tout cela n’est souvent pas une mince affaire !
Si vous souhaitez avoir une vue d’ensemble des projets qui existent, vous pouvez commencer votre recherche sur un portail comme Guidisto volontariat qui présente sur son site les projets de différents organismes. Cela vous évite d’avoir à écumer le web pour comparer les missions de bénévolat et choisir celle qui vous correspond le plus. Guidisto effectue en plus un tri qualitatif parce que toutes les organisations passent par une phase de sélection rigoureuse, afin de ne proposer aux volontaires que des missions véritablement utiles et responsables. Voir notre section « Attention : les missions de volontariat à l’étranger à éviter ».
Faisabilité : comment le volontariat peut s’insérer dans un projet d’année de césure ?
→ Quels sont les critères de décision ?
La décision de vous autoriser ou non à prendre une année de césure pour faire du volontariat est laissée à la discrétion de l’établissement, qui n’a pas d’obligation légale d’accepter votre projet. Néanmoins, le désir de faire de l’humanitaire étant une motivation de l’on retrouve chez beaucoup de césuriens et césuriennes, il y a quand même fort à parier que cela ne sera pas un problème pour votre dossier, d’autant que de nombreuses universités mentionnent sur leurs propres sites web l’engagement volontaire à l’étranger comme l’une des justifications possibles pour prendre une année de césure.
Attention toutefois, certaines universités ne proposent l’année de césure que dans certains UFR. Pour vous assurer que votre souhait de partir en mission de volontariat est compatible avec la politique de votre établissement en matière d’année de césure, nous vous invitons à consulter notre section « Mon université : tableau récapitulatif ».
→ Comment présenter mon projet d’engagement bénévole pour que mon dossier soit accepté ?
Si vous souhaitez faire de l’humanitaire pendant votre année de césure, nous vous avons listé ici quelques conseils pour vous aider dans la constitution de votre dossier de candidature.
• Faites le lien entre la mission pour laquelle vous souhaitez vous engager et vos études ou votre projet professionnel : une mission de volontariat en journalisme paraîtra plus pertinente si vous faites des études en communication qu’une mission en médecine par exemple.
• Mettez en avant vos passions et les compétences que vous avez acquises dans votre temps libre : si vous êtes attiré par l’écovolontariat, c’est le moment de parler de la collection d’herbiers que vous cachez sous votre lit depuis vos 6 ans. Votre projet paraîtra plus solide si il est motivé par une passion pour un domaine en particulier de l’engagement volontaire que par un désir général de “faire une bonne action”.
• Valorisez toutes les manières dont la mission de bénévolat peut être aussi bénéfique pour vous : acquisition de nouvelles compétences techniques, amélioration de votre niveau dans une langue étrangère, capacité à mieux travailler en groupe, prise de confiance en soi… Une mission de volontariat est bien souvent tout aussi bénéfique pour le bénévole que pour le projet que celui-ci cherche à soutenir !
→ Et si je ne souhaite pas faire de l’humanitaire pendant toute l’année ?
Surtout dans le cas des missions de volontariat flexibles, il est courant que les étudiants souhaitent limiter leur engagement pour une durée inférieure à 6 mois, quitte à passer le reste du temps à travailler. Et de fait, rien ne vous oblige à vous cantonner à une seule activité pendant votre année de césure. Vous pouvez par exemple tout à fait diviser votre année en deux et faire moitié-moitié CDD et mission de volontariat. Voir notre section sur « Avec quel argent : comment financer son année de césure ».
Attention : les missions de volontariat à l’étranger à éviter
Partir oui, mais pas pour n’importe quelle mission. Autant le dire tout de suite, il vous faudra redoubler de prudence dans votre choix d’une mission de volontariat, car malheureusement, les dérives existent. En effet, dans certains projets, vous pourriez faire sans le savoir plus de mal que de bien.
Nous pouvons d’ores et déjà vous mettre en garde contre deux types de projets en particulier :
- les missions dans des orphelinats, qui alimentent le trafic d’enfants,
- les missions qui vous proposent de câliner des lionceaux, qui favorisent l’industrie de la chasse aux trophées.
Nous avons banni de notre portail ces projets et faisons passer une procédure de sélection stricte aux organismes de volontariat qui publient sur Guidisto.
Ce type de missions-pièges restent heureusement minoritaires, mais pour vous aider dans le choix d’un projet véritablement utile et responsable, nous avons rédigé le Guide du volontariat à l’étranger, où vous trouverez notamment une check-list avec plus de 50 critères pour juger du bien-fondé d’une mission. Téléchargez-le gratuitement !
Pense-bête : avant de vous envoler pour votre mission à l’étranger
Parce que personne n’est parfait et que vous aurez bien d’autres choses à faire pour préparer votre départ, nous vous avons préparé un petit pense-bête qui récapitule ce à quoi vous devez penser si vous faites votre année de césure à l’international.
Vérifiez que votre carte d’identité et votre passeport sont valables ! Ne vous y prenez pas au dernier moment car les délais pour les faire refaire sont souvent longs et incertains et ce serait bête de se faire refouler à l’aéroport…
- Faites votre demande de visa bien en amont, les délais varient selon les pays mais l’obtention d’un visa prend rarement moins de plusieurs semaines.
- Surtout si vous vous rendez dans un pays lointain, prévoyez une visite de contrôle chez votre médecin au minimum un mois avant votre départ.
- Vérifiez que vous êtes à jour sur vos vaccins et renseignez-vous sur les vaccins obligatoires ou conseillés selon le pays où vous vous rendez.
- Si vous partez en Europe, faites votre demande de carte européenne d’assurance maladie auprès de la sécurité sociale.
- Si vous vous rendez dans un pays lointain où vous prévoyez de retirer de l’argent de manière régulière, il est souvent préférable de prévenir votre banque pour éviter les mauvaises surprises (typiquement, on vous bloque votre carte car on suspecte des activités frauduleuses).
- Enfin, si vous vous rendez dans un pays dont vous ne maîtrisez pas parfaitement la langue, apportez un guide de conversation et un dictionnaire, qui vous seront utiles dans bien des situations !
Mon université : tableau récapitulatif
Pour vous aider dans vos démarches, nous avons récapitulé dans un tableau la liste des universités françaises avec pour chacune, le lien vers la page indiquant la politique de l’établissement concernant le dispositif année de césure. Vous verrez que certaines universités n’ont pas de page dédiée, mais nous vous avons indiqué dans ce cas le bon interlocuteur à contacter pour obtenir des informations à ce sujet.
Nous sommes en train de travailler à inclure également les écoles dans ce récapitulatif. N’hésitez pas à vous abonner à notre newsletter pour vous tenir au courant ou à nous envoyer des liens pertinents qui pourraient nous permettre d’enrichir le tableau !
Établissement | Année de césure |
Université d’Aix-Marseille Aix-Marseille Université | → voir la position de l’établissement |
Université d’Amiens Université de Picardie Jules Vernes | → voir la position de l’établissement (PDF) |
Université d’Angers | → voir la position de l’établissement |
Université des Antilles | → pas mise en place pour la rentrée 2017/2018 |
Université d’Artois | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université d’Avignon Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse | → voir la position de l’établissement (nécessite un accès à l’intranet) |
Université de Besançon Université de Franche-Comté | → contactez la scolarité de votre UFR |
Université de Bordeaux | → voir la position de l’établissement |
Université de Bordeaux-III Université Bordeaux-Montaigne | → voir la position de l’établissement |
Université de Brest Université de Bretagne-Occidentale | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université de Bretagne-Sud | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université de Caen Université Caen-Normandie | → pas mise en place pour la rentrée 2017/2018 |
Université de Chambéry Université Savoie Mont Blanc | → voir la position de l’établissement |
Université Clermont-Auvergne | → voir la position de l’établissement |
Université de Corse Université de Corse-Pascal-Paoli | → contactez la scolarité centrale |
Université de Dijon Université de Bourgogne | → voir la position de l’établissement |
Université Grenoble-Alpes | → voir la position de l’établissement |
Université de Guyane | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université de La Réunion | → voir la position de l’établissement |
Université de La Rochelle | → contacter le service scolarité au 05.46.45.83.46 ou à l’adresse contact_seve[at]univ-lr.fr |
Université du Havre | → voir la position de l’établissement |
Université du Mans Université du Maine | → contacter la scolarité de votre UFR |
Université Lille-I | → voir la position de l’établissement |
Université Lille-II | → voir la position de l’établissement |
Université Lille-III Université Charles-de-Gaulle | → voir la position de l’établissement |
Université de Limoges | → voir la position de l’établissement |
Université du Littoral Université du Littoral-Côte-d’Opale | → contacter le service information et orientation |
Université de Lyon-I Université Claude-Bernard | → voir la position de l’établissement |
Université de Lyon-II Université Lumière-Lyon-II | → voir la position de l’établissement |
Université de Lyon-III Université Jean-Moulin-Lyon-III | → mise en place pour la rentrée 2017/2018, se renseigner auprès du service commun universitaire d’information et d’orientation |
Université de Montpellier | → voir la position de l’établissement |
Université de Montpellier-III Université Paul-Valéry | → voir la position de l’établissement |
Université de Mulhouse Université de Haute-Alsace | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université de Nantes | → voir la position de l’établissement |
Université de Nice Université Nice Sophia Antipolis | → voir la position de l’établissement |
Université de Nîmes | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université de la Nouvelle-Calédonie | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université d’Orléans | → mise en place pour la rentrée 2017/2018, se renseigner auprès du service universitaire d’information et d’orientation à l’adresse suio[at]univ-orleans.fr |
Université de Paris-I Université Panthéon-Sorbonne | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-II Université Panthéon-Assas | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-III Université Sorbonne-Nouvelle | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-IV Université Paris-Sorbonne | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-V Université Paris-Descartes | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-VI Université Pierre-et-Marie-Curie | → se renseigner auprès du service d’orientation |
Université de Paris-VII Université Paris-Diderot | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-VIII Université Vincennes-Saint-Denis | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-X Université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-XI Université Paris-Sud | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-XII Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne | → voir la position de l’établissement |
Université de Paris-XIII Université Paris-XIII-Nord | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université de Marne-la-Vallée Université Paris-Est-Marne-la-Vallée | → voir la position de l’établissement |
Université de Cergy-Pontoise | → voir la position de l’établissement |
Université d’Evry-Val-d’Essonne | → voir la position de l’établissement |
Université de Versailles Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines | → voir la position de l’établissement |
Université de Pau Université de Pau et des Pays de l’Adour | → voir la position de l’établissement |
Université de Perpignan | (nous n’avons pas encore eu de retour de cet établissement) |
Université de Poitiers | → voir la position de l’établissement |
Université de la Polynésie française | → le dispositif n’a pas été mis en place, mais l’université est disposée à étudier les situations individuelles |
Université de Reims Université de Reims-Champagne-Ardenne | → voir la position de l’établissement |
Université de Rennes-I | → voir la position de l’établissement |
Université de Rennes-II Université Rennes-II-Haute-Bretagne | → voir la position de l’établissement |
Université de Rouen | → voir la position de l’établissement (PDF) |
Université de Saint-Étienne Université Jean-Monnet-Saint-Etienne | → voir la position de l’établissement (PDF) |
Université de Strasbourg | → voir la position de l’établissement |
Université de Toulon | → voir la position de l’établissement |
Université de Toulouse-I Université Toulouse-I-Capitole | → voir la position de l’établissement |
Université de Toulouse-II Université Toulouse-Jean-Jaurès | → voir la position de l’établissement |
Université de Toulouse-III Université Toulouse-III-Paul-Sabatier | → voir la position de l’établissement (PDF) |
Université de Tours Université François-Rabelais | → voir la position de l’établissement |
Université de Valenciennes Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis | → contacter la responsable information-orientation |
Pour des informations plus détaillées, n’hésitez pas à aller consulter le tableau collaboratif proposé par le réseau Animafac.
Nous remercions également Mme Claire Thoury, déléguée générale du réseau Animafac, pour ses réponses à nos questions qui nous ont permis de finaliser cet article.
Et sinon, vous partez quand ?