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Volontariat international réglementé (VSI, SVE, etc.) : faire une mission humanitaire rémunérée

faire une mission de volontariat réglementé rémunérée

Photo rawpixel sur Pixabay

Si vous cherchez à partir en mission humanitaire rémunérée à l’étranger en 2024, 2025 ou plus tard, vous allez croiser quantité de sigles et d’organismes dans lesquels il est facile de se perdre. VSI, SVE, CSI, Service civique à l’étranger, VIA, VIE…

Il n’est pas évident de cerner les différences entre les programmes de volontariat international réglementé et pourtant, tous ont une vocation spécifique, et s’adressent à des publics bien distincts. Certains sont par exemple uniquement faits pour les jeunes, tandis que d’autres sont spécifiquement conçus pour les salariés expérimentés. Certains proposent des missions dans le monde entier (Afrique, Asie, Amérique latine, etc.), tandis que d’autres se cantonnent plutôt à l’Europe.

Puisque la vocation de Guidisto est d’informer les volontaires en herbe francophones sur leurs possibilités pour s’engager à l’étranger, nous avons décortiqué tout cela pour vous, et nous vous proposons toute une série d’articles explicatifs, avec chiffres et infographies, pour que vous puissiez décider quel programme est vraiment fait pour vous.

Sur cette page, nous vous présentons un résumé des différentes possibilités, mais pour aller dans le détail, vous pouvez directement vous rendre sur nos pages spécifiques :

Nous avons volontairement omis le VIA et le VIE de ce graphique, car comme vous l’apprendrez si vous lisez notre article sur le sujet, un VIA/VIE ne s’apparente pas à une mission humanitaire rémunérée.

Tables des matières

S’engager à l’étranger : volontariat réglementé ou volontariat flexible ?

Les formes d’engagement en bénévolat international dont nous parlons ici se caractérisent comme étant :

  • sur la base du volontariat,
  • sans volonté lucrative,
  • à l’étranger,
  • à une fin caritative.

Pour résumer, les volontaires s’engagent pour un projet social, écologique ou culturel à l’étranger, sans rémunération ou pour une somme relativement modique. C’est ce dernier point qui distingue réellement le volontariat à l’étranger d’une véritable activité professionnelle dans l’humanitaire et la coopération internationale. Pour faire la différence entre les volontaires et les travailleurs humanitaires, nous vous invitons à lire notre article destiné à ceux qui souhaitent réellement travailler dans l’humanitaire.

Cette définition nous fait également éliminer le VIA et le VIE, qui s’apparentent à des expériences professionnelles à part entière, dans l’écrasante majorité des cas pour des entreprises et sans notion de solidarité. En savoir plus sur notre page dédiée à ce sujet

De manière générale, il existe deux manières de s’engager à l’étranger dans le bénévolat international : via une mission de volontariat réglementée ou via une mission de volontariat flexible.

1. Le volontariat réglementé

Il s’agit du type de volontariat dont nous parlons dans ce dossier dédié aux missions humanitaires rémunérées.

Le volontariat réglementé tel que nous l’entendons regroupe tous les programmes subventionnés et encadrés par des directives gouvernementales ou européennes. La plupart de ces programmes sont relativement récents, et ont été créés dans les années 1990 ou 2000.

À l’heure actuelle, il existe principalement en France les programmes de volontariat réglementés suivants :

  • le Volontariat de Solidarité Internationale (VSI),
  • le Service Volontaire Européen (SVE),
  • le Service Civique à l’étranger,
  • le Congé de Solidarité Internationale (CSI), mais qui a pratiquement disparu.

Derrière ces termes, on trouve des programmes de financement et non des organisations spécifiques. Les associations à but non lucratif peuvent demander le subventionnement d’emplois bénévoles dans le cadre de ces programmes et ainsi, en cas de succès, devenir un organisme agréé.

Par conséquent on ne peut pas vraiment dire que vous postulez au Service Civique à l’étranger ou au VSI, mais plutôt auprès d’un organisme agréé qui propose une place financée par le programme Service Civique à l’étranger ou VSI par exemple.

Vous ne pouvez également pas aller chercher l’ONG de votre choix en Afrique, Asie, Amérique du Nord ou du Sud, Europe ou Océanie et demander ensuite des fonds via ces programmes. Il n’y a que les associations agréées qui peuvent recevoir des fonds, et il faut souvent s’attendre à de longs délais pour la procédure d’agrément.

Une fois certifiés, ces organismes d’envoi doivent se conformer à des directives. Si ces directives laissent une certaine marge de manœuvre, ce sont les organisations d’envoi qui déterminent avec précision le cadre des missions, par exemple en termes de durée. Vous devez vous représenter ces offres de missions de la même façon qu’une offre de stage ou d’emploi.

Par exemple, si vous voyez une telle offre de VSI :

  • Début : novembre 2024
  • Durée : 17 mois
  • Lieu : Durban, Afrique du Sud

Alors, vous ne pouvez pas dire « Je voudrais plutôt aller au Cap ou au Ghana pour 3 mois seulement à partir du 04/12/2024 ». C’est vous qui vous adaptez à la mission, et pas l’inverse, à vous de savoir si vous pouvez ou non postuler.

En parlant de candidature justement : un poste de volontariat réglementé est pourvu de la même façon qu’un stage ou un emploi : tout le monde peut postuler, mais à la fin, il n’y aura qu’un seul élu par poste. On compte en général plusieurs candidatures par poste, et dans les pays d’action particulièrement recherchés, la concurrence peut être rude.

Pour ce qui est du positif : les missions de volontariat réglementées sont plus avantageuses pour les volontaires financièrement parlant, car elles bénéficient de subventions couvrant les frais de mission.

2. Le volontariat flexible

Nous désignons par le terme de volontariat flexible toutes les formes d’engagement à l’étranger dans la solidarité qui ne rentrent pas dans le cadre de programmes réglementés.

Les projets répertoriés sur guidisto-volontariat.fr rentrent dans cette catégorie.

Le volontariat flexible offre, comme son nom l’indique, plus de flexibilité pour le candidat au départ, qui peut choisir son domaine d’intervention, son pays d’action et la durée de sa mission.

Le niveau de flexibilité dépend respectivement de l’organisation de volontariat mais aussi du projet sur place. Certains proposent des dates de début de mission distribuées au long de l’année tandis que d’autres vous permettent de définir vous-même votre date d’arrivée. Cela peut par exemple vous permettre de combiner plusieurs projets de volontariat pendant un même séjour.

En outre, ces missions sont moins sélectives et se basent en général sur la motivation du volontaire pour la procédure d’inscription, moins sur les compétences professionnelles (le projet étant bien sûr quand même adapté à ce que le volontaire est capable de faire).

Malheureusement, cette flexibilité a un prix, car cette forme d’aide à l’étranger bénéficie rarement de subventions publiques. Pour faire du volontariat flexible, vous devrez donc payer des frais de mission qui servent à couvrir les coûts de mise en œuvre qui surviennent invariablement lorsqu’on organise un tel projet. Quels sont ces coûts et comment peut-on justifier de devoir verser plusieurs centaines, voire milliers d’euros pour faire du volontariat à l’étranger ? Nous répondons en détail à cette interrogation fréquente (et compréhensible) dans notre article Pourquoi payer pour une mission de volontariat.

Pays d’action du bénévolat international

Une mission de volontariat réglementé peut se dérouler dans différentes régions du monde, selon son type, l’autorité responsable et les ressources financières disponibles pour ce projet. Pour faire court : s’il n’y a pas de subventions pour un certain pays, alors vous n’y trouverez pas de mission. C’est différent pour le volontariat flexible, où la palette de pays couverts en Afrique, Asie, Amérique du Nord et du Sud, Europe ou encore Océanie en est en général plus grande.

Âge minimum et âge maximum des programmes de volontariat à l’international

Les programmes de volontariat réglementés prescrivent des limites d’âge, qui peuvent être plus ou moins larges. La bonne nouvelle, c’est que le volontariat réglementé n’est pas réservé qu’aux jeunes, puisque des programmes comme le VSI ou le CSI sont ouverts aux majeurs, sans limite d’âge maximum.

Le volontariat flexible est accessible aux personnes de tous âges, mineurs et majeurs, avec des spécificités selon les projets. Pour les jeunes de 15, 16 ou 17 ans, il s’agit d’ailleurs de l’option où ils ont le plus de chance de trouver une mission, puisque dans des programmes tels que le Service Civique à l’étranger ou le SVE, les candidats plus âgés ont tendance à leur passer devant pour décrocher les meilleurs postes.

Le CSI ayant pratiquement disparu, nous ne l’avons pas intégré à ce graphique.

Durée minimum et maximum des missions

Les programmes de volontariat réglementés sont en général synonyme de séjour sur le long terme (minimum 6 mois), surtout si vous voulez faire une mission en Afrique, Asie ou Amérique du Sud (ce qui n’est que très rarement possible avec le SVE). Si vous voulez faire du volontariat pendant les vos congés ou pour 1 à 3 mois seulement, il faudra donc plutôt aller voir du côté des missions de volontariat flexibles.

Candidater à un programme de volontariat réglementé

Il n’existe pas de plateforme qui regrouperait de manière exhaustive toutes les missions de volontariat réglementé qui existent (même si France Volontaires en répertorie déjà un certain nombre). La raison pour cela est que les structures en charge et les procédures de candidatures diffèrent d’un programme à l’autre. Pour les volontaires, cela signifie passer du temps non seulement pour candidater et passer des entretiens d’embauches, mais aussi pour trouver les offres disponibles.

Qui dit processus de sélection dit également date limite de candidature. Malheureusement, décision spontanée et volontariat réglementé ne font pas bon ménage. En effet, la période de candidature débute habituellement plusieurs mois, voire un an, avant le début de la mission. Par exemple, si vous voulez faire un tel programme en 2025 ou 2026, il faut vous y prendre dès le deuxième semestre de l’année 2024. Si vous cherchez un SVE ou un VSI pour le deuxième semestre 2024, c’est malheureusement trop tard mais si vous voulez absolument partir en volontariat à l’étranger rapidement, vous pouvez vous tourner vers le volontariat flexible (voir les offres disponibles).

Enfin, bien que nous nous concentrions ici sur les programmes français (mis à part le SVE), sachez que ces dispositifs sont également ouverts aux Belges et aux Suisses (parfois sous certaines conditions).

En bref : les possibilités pour faire du volontariat à l’étranger

 Volontariat flexible

Rien n’est impossible ! Si vous vous inscrivez auprès d’une organisation indépendante pour une mission de volontariat flexible, une candidature au vrai sens « sélectif » du terme sera rarement nécessaire. Notre formulaire de recherche vous permet de parcourir une liste de plusieurs centaines de projets de volontariat flexible proposés par des organisations de volontariat fiables.

Autres avantages : grand choix de missions partout dans le monde et dans de nombreux domaines, pas d’âge maximum, grande flexibilité en termes de durée et de date de début de mission. Inconvénient : les coûts inévitablement associés à l’organisation d’une telle mission doivent être amortis par les volontaires eux-mêmes.

Pourquoi organiser de telles missions a un coût et pourquoi le volontariat flexible n’est-il pas gratuit ? On vous dit tout dans notre article Pourquoi payer pour une mission de volontariat.

Parcourir les missions de volontariat flexibles répertoriées sur Guidisto

 Service Volontaire Européen (SVE)

Le SVE est un programme pour la jeunesse émanant de l’Union Européenne qui offre un cadre financier particulièrement confortable pour les volontaires. En revanche, on trouve peu de missions SVE dans des pays de l’hémisphère Sud, car les pays d’action sont à l’écrasante majorité situés en Europe ou dans le voisinage immédiat. Le SVE s’adresse aux volontaires âgés de 17 à 30 ans qui s’engagent pour une durée allant de 2 à 12 mois.

En savoir plus sur le SVE

 Volontariat de Solidarité Internationale (VSI)

Le VSI est un programme permettant à des volontaires de prêter main-forte à des ONG à l’étranger, pour leur faire profiter de leurs compétences. Ces missions humanitaires sont rémunérées, de manière plus ou moins conséquente selon les associations avec qui vous partez. La plupart de ces missions sont situées dans des pays en développement, par exemple en Afrique ou et Asie. Le VSI s’adresse aux personnes majeures qui s’engagent pour une durée allant de 6 à 24 mois.

En savoir plus sur le VSI

 Service Civique à l’étranger

Le Service Civique à l’étranger permet à des jeunes de s’engager dans un projet de solidarité à l’international. Moins avantageux financièrement, ce programme prévoit tout de même pour le volontaire une indemnité proche du montant d’une indemnité de stage. Si l’on trouve de telles missions sur tous les continents, c’est en Europe qu’il y en a le plus grand nombre. Le Service Civique à l’étranger s’adresse aux jeunes âgés de 16 à 25 ans (30 pour les personnes handicapées) qui s’engagent pour une durée allant de 6 mois à 1 an.

En savoir plus sur le Service Civique à l’étranger

 Congé de Solidarité Internationale (CSI)

Le CSI permet aux salariés de faire une coupure dans leur activité professionnelle pour partir en mission humanitaire avec le soutien de leur entreprise. Le CSI est ouvert à tous les salariés majeurs du secteur privé, qui s’engagent pour une durée maximum de 6 mois. Ce programme est néanmoins méconnu et dans la pratique, a presque disparu.

En savoir plus sur le CSI

 Volontariat International en Entreprise (VIE)/Volontariat International en Administration (VIA)

Le VIA et le VIE sont des dispositifs qui rencontrent un fort succès, et qui représentent une opportunité en or pour les jeunes diplômés. Néanmoins, malgré leur nom, on ne peut pas considérer qu’il s’agisse de programmes de volontariat à l’étranger au sens où nous l’entendons, car ils n’ont rien à voir avec une idée de solidarité ou de participation à un projet pour le bien commun. Le VIE et le VIA sont ouverts aux jeunes de 18 à 28 ans qui s’engagent pour une durée de 6 mois à 2 ans.

En savoir plus sur le VIE et le VIA

Travailler dans l’humanitaire en tant que salarié

Vouloir partir en mission humanitaire rémunérée, cela peut aussi vouloir dire que votre projet est de travailler dans l’humanitaire en tant que salarié. Si vous souhaitez devenir ce qu’on appelle parfois un « travailleur humanitaire », il vous faudra trois choses : une spécialisation, de l’expérience professionnelle dans le domaine et des compétences linguistiques.

Le volontariat à l’étranger, avec une mission de volontariat flexible ou un programme réglementé, peut même être un atout important pour votre parcours professionnel dans le secteur de l’humanitaire !

En savoir plus sur le sujet

Sources

Pour l’établissement de ce dossier, nous nous sommes appuyés sur les informations fournies par :

Nous tenons à remercier toutes les personnes avec qui nous avons eu des échanges de mails ou téléphoniques pour nous aider dans la constitution de ce dossier d’articles.